Retraite à l'étranger, les bonnes questions à se poser

Les retraités français expatriés représentent 1 million des 2.5 millions d’expatriés français estimés par le ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères. Dans une période où la retraite est au centre de l’actualité, quelles sont les motivations d’expatriation de ces retraités, et quels sont les avantages et inconvénients à prendre en compte dans son projet de retraite à l’étranger ? 

Les motifs d’expatriation des retraités 

Des motivations variées 

Les motivations d’expatriation des retraités sont variées et résistent à un climat général tendu. Malgré la conjoncture difficile, avec une inflation persistante et la menace de récession mondiale, sans parler de la crise énergétique et du conflit en Ukraine, les séniors tiennent à leurs rêves et envies d’ailleurs, et les départs sont en hausse. 

Pour les retraités, la découverte et l’évasion du quotidien font partis des motivations principales d’expatriation avec les considérations financières. Parfois c’est au contraire tout un projet de vie, ou plus simplement un besoin de rapprochement familial (ex: quand les enfants ont décidé de s’installer ailleurs). Le but ultime étant de vivre au mieux sa retraite et profiter de la vie.

Les destinations plébiscitées par les expatriés 

De façon générale, les expatriés français ont plébiscité en majorité les pays du G20 ces dernières années. En 2022 on y recensait 59.24% des Français inscrits au registre des Français de l’Etranger. La Suisse, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et le Canada sont les pays comptabilisant le plus d’inscrits. 

La répartition des zones d’expatriation selon France Diplomatie est : 
-    Europe : 48.9% 
-    Amériques : 20.4%
-    Afrique du Nord et Moyen-Orient : 15.2%
-    Asie-Océanie : 7.8%
-    Afrique subsaharienne et Océan indien : 7.7%

Les destinations préférées des retraités 

Les retraités ne font pas mentir les chiffres et l’Europe reste la zone d’expatriation privilégiée. En top destination des séniors français, on trouve la Grèce qui regroupe tous les avantages d’un coût de la vie réduit (y compris fiscalement) et d’une belle qualité de vie, avec un climat clément et un environnement magnifique avec des loisirs variés. 

Suit le Portugal qui présente le même type d’avantages, malgré la fin des avantages fiscaux et une légère augmentation du coût de la vie. Et l’Espagne, avec son soleil, ses opportunités immobilières et une situation géographique idéale pour les aller/retour avec la France. 

Puis le Maroc et la Tunisie, ensoleillés et francophones ces deux pays présentent également l’avantage d’un secteur immobilier intéressant et d’un coût de la vie peu élevé ; même si la qualité des soins de santé n’est pas toujours au rendez-vous. 

La Thaïlande quant à elle attire toujours autant par son environnement culturel, son climat et sa gastronomie, malgré une sensible augmentation du coût de la vie. Enfin l’Ile Maurice, bien qu’un peu plus chère, reste attractive également avec ses plages, son ensoleillement et sa francophonie ; tout comme le Sénégal


Les avantages et inconvénients de la retraite à l’étranger

Des avantages divers et variés

S’expatrier à la retraite, au-delà de ses motivations personnelles, c’est le plus souvent : bénéficier d’une meilleure qualité de vie pour un budget plus restreint que dans son pays d’origine. Les retraités s’expatrient pour gagner en pouvoir d’achat et bénéficier d’un coût de la vie réduit, tout en jouissant d’un climat favorable et ensoleillé. 

Passer sa retraite à l’étranger, c’est aussi choisir de bénéficier d’un environnement naturel, d’un patrimoine culturel et gastronomique différents. D’avoir accès à des sports et loisirs variés, tout comme à un environnement parfois plus sécuritaire et à de bonnes infrastructures. Les avantages peuvent aussi se retrouver dans la qualité de soins sur place, et l’accessibilité immobilière.  

Les dispositions administratives et le certificat de vie

Si les bénéfices de l’expatriation sont nombreux et notamment financiers, la conjoncture et fluctuations économiques ne doivent pas être oubliés dans les calculs des retraités. Suivant les options choisies, l’expatriation peut devenir contraignante pour les pensions modestes (ex : double résidence). Attention aussi aux différences culturelles et de langue qui peuvent être plus difficiles à surmonter que prévu. 

Comme tout expatrié, les retraités français doivent informer les organismes concernés par leur départ et notamment leurs caisses de retraite, pour s’assurer du bon versement de leurs pensions. Suivant la destination, il sera obligatoire de faire compléter chaque année son certificat de vie auprès d’un service local compétent (mairie…), au risque de ne pas percevoir sa retraite.

Par ailleurs, les banques et administrations doivent également être prévenues du fait de règles bancaires ou fiscales. Par exemple, certains comptes sur livret devront être clôturés, et s’il n’y a pas de convention fiscale avec le pays de résidence, une double imposition reste possible suivant les intérêts conservés dans le pays d’origine. Il sera important de se renseigner avant le départ. 

Constitution de la retraite à l’étranger

S’expatrier en tant que retraité d’une pension française est une chose, préparer sa retraite quand on est français expatrié en est une autre, que ce soit pour percevoir une pension à son retour en France, ou pour bénéficier de sa retraite depuis l’étranger. Les carrières hachées peuvent poser problème au moment de prendre sa retraite, il est préférable de faire le point bien avant. 

En effet, lorsque l’on fait carrière à l’étranger rien ne garantit les mêmes droits à la retraite pour les années cotisées en France. Les systèmes sociaux sont différents selon les pays d’exercice, la retraite de base peut être inexistante ou insignifiante, et les cotisations retraite à l’étranger pourront être reconnues uniquement dans le cadre des conventions signées avec la France (UE, Suisse, Algérie…) ; Sachant que seule la durée de cotisation sera prise en compte. 

La réforme des retraites actuelle devrait aussi s’interroger sur le calcul des retraites des expatriés. A quand le calcul sur les 25 meilleures années pour tous ? Pour s’assurer un minimum le moment venu, différentes manières de cotiser à de la retraite française de base ou complémentaire existent pour les expatriés. 


Les solutions pour constituer sa retraite à l’étranger 

Retraite de base et CFE

En tant que salarié expatrié ou chargé de famille si on est indépendant, il est possible de cotiser à de la retraite de base française via la Caisse des Français de l’Etranger (CFE). Cela permet de s’assurer de compléter ses trimestres quand on s’expatrie en fin de carrière par exemple. 

Dans ce cas, la souscription est volontaire et s’ajoute aux cotisations locales éventuelles, et le coût des cotisations revient à l’assuré, voire à l’entreprise si cela est négocié dans le contrat de travail. Cotiser à la retraite de base via la CFE permet de valider les trimestres et le montant des cotisations (dans la limite du plafond Sécu), à la différence de la seule validation de trimestres via les conventions retraite.

La CFE perçoit les cotisations de l’assuré et les reverse à la CNAV, qui va prendre en compte ces versements et alimenter le relevé de carrière en fonction. La CFE est le seul organisme autorisé à collecter des cotisations retraite de base France.

Retraite complémentaire 

En complément de la retraite de base ou indépendamment (s’il y a une convention retraite avec le pays d’expatriation par exemple), il est possible pour les salariés expatriés de cotiser à de la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO ; ceci sous condition d’avoir déjà cotisé à l’Agirc-Arrco ou de cotiser simultanément à de la retraite de base.

Ces cotisations permettent de cumuler des points qui s’ajouteront aux points cotisés en France, et permettront ainsi de bénéficier d’une retraite plus intéressante. Sachant que pour les cadres, la plus grande partie de la pension de retraite provient généralement du régime complémentaire (environ 1/3 pour les salariés en général). 
Le coût de ces cotisations dépend du montant de salaire que l’on prendra comme base de calcul. Il n’est pas obligatoire de cotiser sur un salaire plein. 

Retraite par capitalisation 

Afin d’optimiser ses revenus à la retraite, il est donc possible de cotiser à la retraite de base qu’elle soit locale ou française et même de la retraite complémentaire, au choix de chaque expatrié. Il y a par ailleurs plusieurs alternatives pour compléter sa retraite par capitalisation. 

Aujourd’hui le socle des régimes obligatoires est important dans le calcul de la retraite, mais on se dirige de plus en plus vers une gestion diversifiée à l’anglosaxonne. Les 2 systèmes se retrouvent complémentaires pour façonner la meilleure stratégie à long terme de ses revenus. 

La baisse récente des fonds en EUR incite à repenser la gestion du risque et à envisager la constitution des revenus complémentaires à plus long terme (5 ans et plus), ainsi qu’à miser sur la diversification des modes de détention : investissements immobiliers, en entreprises non cotées, selon des thématiques particulières (écologie, solidarité…), etc. 

Pour une retraite sereine à l’étranger, le projet se prépare en amont.

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