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Handicap et expatriation

L'expatriation est une aventure passionnante qui demande une bonne préparation. Lorsque l'on est en situation de handicap, ces questions sont encore plus importantes. Comment vivre l'expatriation avec un handicap ? Que faut-il prendre en compte avant de s’expatrier avec un handicap ? Mon pays de destination a-t-il des infrastructures adaptées ? Comment seront pris en charge mes frais de santé ? Nous allons essayer de dégrossir le sujet pour faciliter le départ.

1. Que faut-il prendre en compte avant de s’expatrier avec un handicap ?

« Il faut se connaître. Savoir ce qu'on peut et ne peut pas faire, et se soucier de l'un plus que l'autre. »
Si vous êtes en situation de handicap ou si vous avez pour projet de vous expatrier avec une personne nécessitant d’assistance santé supplémentaire vous devrez penser :
- aux équipements disponibles sur place et aux possibilités de réparations éventuelles (canne, chaise roulante, prothèses, mobilier adapté, etc.) ;
- aux médicaments, s’il y a un traitement, et savoir s’ils existent sur place et comment ils sont prescrits et délivrés ;
- aux professions paramédicales qui peuvent vous être utiles : kinés, ergothérapeutes, etc.
Vous devrez également vous renseigner sur le système de protection sociale et d’aides, mais avant ça, il faudra vérifier les conditions d’obtention des visas. Certains pays, tels que l’Australie ou le Canada, peuvent exiger des visites médicales pour l’obtention de visas pour des séjours prolongés.

2. Les principaux défis lors de l’expatriation

Lorsque vous percevez des allocations (allocation adulte handicapé, allocation éducation enfant handicapé, prestation de compensation du handicap pour des enfants ou/et adultes), il faut aussi savoir que ces prestations ne sont conditionnées qu’à l’adresse de résidence du bénéficiaire en France. Le versement sera donc suspendu si vous vous installez dans un autre pays sauf dans 3 situations bien précises :
- la poursuite d’étude ;
- l’apprentissage d’une autre langue étrangère ;
- la formation professionnelle.

Dans le cas de la scolarisation d'enfant porteur de handicap, cela ne se fait pas de manière automatique. Mais, si le handicap de l'enfant le permet, une scolarisation peut être envisagée dans les établissements de l'AEFE (Agence pour l’enseignement Français à l'Etranger), de la MLF (Mission Laïque Française) et dans nombre d'établissements homologués.

Vous l'aurez compris : d'un pays à l'autre, les « offres » de soins et de prises en charge sont différentes. En d’autres termes, il peut arriver que ce qui était assuré à 100% dans votre pays d'origine ne le soit pas du tout dans votre destination de rêve.


3. Dans quel pays séjourner ?

3.1. Se déplacer

Certaines personnes handicapées ont la possibilité de se déplacer en voiture à condition qu’elle soit équipée et adaptée au conducteur. Par exemple, si le handicap est au niveau des jambes, le conducteur pourra accélérer en tirant sur un levier et freiner en le poussant. Dans le cas où il ne peut pas utiliser ses bras, un volant à pied sera alors installé. Il y aura un boîtier posé sur le volant ou sur le pectoral du conducteur qui regroupe toutes les commandes annexes comme les feux, les clignotants, le klaxon, etc. Il faudra donc voir si ce type de véhicule existe sur place, mais aussi comment fonctionnent les permis de conduire sur place et les accords de transferts de permis pour éviter d’avoir à en repasser un sur place.

Bien que ce ne soit pas toujours facile de faire « comme tout le monde » quand la notion de handicap vous suit, plusieurs organismes ont revus leurs prestations pour proposer des services adaptés à tous. La plupart des compagnies aériennes proposent des services qui sont adaptés à votre handicap, certaines agences préparent votre séjour en fonction de vos besoins. Plusieurs moyens de transport ont aménagé un endroit « réservé », effectivement, vous constaterez que les places près des entrées de bus et car ont des sièges adaptés ou un espace pour le fauteuil roulant.

3.2. Quelques pays à privilégier

Petit à petit les Etats prennent peu à peu la mesure de l’urgence de la situation et mettent en place des systèmes d’accompagnement mais également des infrastructures spéciales pour faciliter les déplacements de tous. De nombreux pays ont des organisations fédérales et les politiques d’accessibilités sont gérées par les régions (états, provinces, lands…) ; à l’intérieur d’un pays il peut donc exister de grandes disparités entre les régions et même les villes. Il n’y a donc qu’une solution pour savoir à quelle sauce vous allez être mangé : vous rendre sur place et tester avant de décider de vous installer.

Voici une liste de quelques pays ou villes où des efforts particuliers ont été faits :

Au Royaume-Uni : Les bâtiments récents sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant, tout comme les grands hôtels établis dans des manoirs à la campagne. Le centre de Manchester a été réaménagé à la fin des années 1990, avec de large trottoir de marche et l’abaissement des entrée dans de nombreux magasins, restaurants et bars.

Pologne : Les principaux points d'accès à la ville (aéroport et gare) sont aménagés pour les personnes à mobilité réduite.

Canada : Les autorités canadiennes ont créé un Centre de ressources sur l'accessibilité, qui centralise toutes les aides disponibles pour les personnes en situation de handicap. Le Centre fait aussi le point sur toutes les avancées ; en matière de logement, l'enjeu est double : créer de nouveaux logements, adaptés à chaque handicap / réhabiliter des logements déjà existants, pour les rendre accessible aux personnes en situation de handicap.

Finlande : Le pays a lancé deux types de nouveaux logements :
- les “logements en milieu de soutien” : pensés pour les personnes ayant besoin d'une aide pour vivre en autonomie. Une aide s'adaptant aux demandes de l'indiv idu.
- les “logements-services” : pensés pour les personnes ayant besoin d'une aide ponctuelle, mais sans avoir besoin de soins à l'hôpital.

USA : Certainement le pays le plus accessible à toutes personnes en situation de handicap grâce aux actions des associations de défense depuis de nombreuses années.

Espagne (Barcelone) : Aménagements prévus dans 80% des stations de métro et 100% des bus. L’accès à divers sites, dont la Sagrada Família, est prioritaire, voire gratuit, pour les personnes en fauteuil. Il y a également la possibilité de parcourir La Rambla de bout en bout et circuler dans le marché de la Boqueria ; même la plage, avec son personnel à disposition, est accessible aux personnes en fauteuils.

Singapour : Une des villes les mieux conçues au monde pour les personnes handicapées :
- absence de marche à l’entrée de la plupart des bâtiments
- de nombreux trottoirs sont abaissés
- quelques taxis sont équipés pour accueillir les fauteuils roulants électriques

Australie (Melbourne) : Une des villes les mieux adaptés aux personnes handicapées, avec un système de transport en commun aménagé et le Centre-ville compact.

Pour les enfants, des écoles et classes spécialisées ont été développées en Belgique ; Allemagne ; Pays-Bas ; République Tchèque ; Hongrie.


4. Handicap et assurances santé

4.1. Les pays ayant un système d’assurance santé public développé

Même si elle peut souffrir de nombreuses critiques la Sécu a l’avantage d’être inclusive et de prendre en charge les frais médicaux sans distinction de handicap. Ca sera le cas également dans de nombreux autres pays, notamment dans l’UE, sans restriction d’installation particulière pour les citoyens européens. Attention toutefois, de nombreux pays fonctionnent avec une distinction stricte des soins en service public et privé (UK, Irlande, Espagne, Portugal, Italie…). Dans ces pays, les soins en service public sont gratuits mais il faudra s’assurer de leur disponibilité réelle dans votre ville. Il peut exister des listes d’attente ou certains soins ne peuvent être pratiqués que dans le privé et à ce moment-là, contrairement à la France, les tarifs sont totalement libres.

Hors de l’UE, la situation se complique encore un peu plus. Les pays tels que le Canada, l’Australie et la Nouvelle Zélande ont des politiques de couverture sociale des handicaps tout à fait valables, mais elles sont en général limitées aux nationaux et résidents permanents. Certains visas pourront même être refusés pour raisons médicales.

4.2. Les assurances privées

Qu’elles soient locales ou internationales, les assurances privées ont toutes un trait commun qui peut paraître inimaginable pour un français : elles excluent tous les frais qui peuvent être liés à une condition médicale antérieure à l’adhésion. Pour en savoir plus sur ce point, lisez notre dossier spécial S’expatrier avec un problème de santé.

La conséquence sera simple, les frais médicaux liés à un handicap antérieur à la souscription ne seront pas remboursés à moins que l’assureur ait explicitement accepté cette couverture à l’issue d’un questionnaire de santé.

Pour les français et les citoyens de l’UE, il peut y avoir la solution d’adhérer à la Caisse des Français de l’Etranger qui ne pratique pas ce type d’exclusion dans le cadre de sa délégation de service public d’assurance santé. Elle n’assurera cependant qu’une prise en charge partielle qui pourra ensuite être complétée par une complémentaire expatrié adaptée. Selon le handicap, des solutions peuvent exister, mais elles sont étudiées au cas par cas. N’hésitez pas à lire notre dossier CFE pour en savoir plus.

Ces exclusions concernent tous les contrats souscrits à titre indiv iduel, mais elles peuvent aussi concerner des contrats entreprises, qu’ils soient internationaux ou locaux. Si vous êtes expatrié par votre entreprise et qu’un membre de votre famille est concerné par un handicap, ça sera donc un aspect à prendre en compte et à anticiper le plus tôt possible avec votre DRH.

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