Le Zika : un virus qui aime le foot.
Fin 2013 une curieuse fièvre frappe la Polynésie Française. Les chercheurs locaux se mettent sur le coup. Dengue, palu, chikungunya… ils cherchent mais ne trouvent pas la souche. Ils échangent avec tous les collègues du Pacifique Sud pour comparer les données. Rien en stock.
Au bout de quelques semaines, une chercheuse locale (qui ne s’appelle pas Didier, contrairement à ce que l’on peut lire depuis quelques jours dans la presse française) a l’idée de comparer le virus inconnu avec celui du zika. Originaire d’Afrique le zika n’a jamais été identifié dans le Pacifique Sud, personne n’avait donc pensé à lui.
Normal, la Polynésie n’a que très peu d’échanges direct ou indirects avec l’Afrique… jusqu’à cette année 2013. Elle organise cette année-là la coupe du monde de Beach Soccer de la Fifa et accueille pour la première fois des équipes venues d’Afrique avec le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Plusieurs mois après la fin de la compétition l’épidémie se développe. Cela jusqu’à mi-2014. Elle a fait 30000 malades officiels sur une population de 270000 personnes. 18 fœtus ont été touchés par des malformations du système nerveux, toutes identifiées avant la naissance grâce au suivi prénatal des mères. 72 adultes ont été hospitalisés pour des syndromes de Guillain-Barré, certains pendant plusieurs semaines.
L’épidémie aurait réellement touché près de 80% de la population des principales îles touchées. Cela malgré des campagnes de fumigation à grande échelle. En clair, l’épidémie ne s’arrête que quand elle ne trouve plus assez de sujets à infecter.
En 2014 le Brésil accueille la Coupe du Monde de foot. Même si ses échanges avec l’Afrique n’ont rien à voir avec ceux de la Polynésie, la coïncidence est troublante. Le risque atteint par ailleurs une échelle complètement différente avec une population de 200 Millions d’habitants, des femmes enceintes dont l’immense majorité ne pourra faire dépister leur enfant avant la naissance et des lois sur l’avortement très restrictives sur les IVG thérapeutiques.
Les risques de Guillain-Barré sont également importants dans un système de soins qui ne garantit pas à tous un accès à des soins de qualité et à des services de rééducation adaptés.
Fin 2014, la Polynésie devait accueillir un nouvel événement international : les Championnats du monde de Pétanque. Face à l’épidémie d’Ebola qui faisait rage elle avait alors pris la décision d’annuler l’événement. Même si l’événement n’a rien à voir avec les JO de Rio, pour un petit pays comme celui-ci c’était une décision courageuse.
Alors pour les prochains JO de Rio, juste un petit conseil : Mesdames, n'y allez pas ; Messieurs, partez bien assurés, avec une bonne assistance rapatriement.
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