Quelles précautions santé avant de s'expatrier ?

Pays de destination
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Quand un problème de santé peut stopper un projet

  • Un problème de santé mal géré et c'est le retour à la maison
  • Faites le tour de vos médecins avant de partir
  • Pensez aux services de téléconsultations

Les soins seront-ils disponibles ? A quel prix ? Quels seront mes revenus ? Une bonne assurance expatrié réduit les risques financiers mais n'empêche pas la maladie ou l'accident. Il est donc essentiel de partir en ayant préparé au mieux cet aspect du projet.

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Limiter les risques

Les vaccins

Même si c’est de plus en plus rare, certains vaccins peuvent être obligatoires pour l’entrée dans un pays.

C’est le cas par exemple pour la fièvre jaune. La vaccination doit alors être mentionnée dans un carnet de vaccination international et l’injection faite uniquement dans des centres médicaux agréés par le Ministère de la Santé. Depuis 2014, l’OMS stipule que la durée de validité du vaccin est désormais étendue à la vie entière. Cela même si votre vaccination est antérieure à cette date.

Les autres vaccinations peuvent généralement être faites par un médecin traitant.

Attention, certains vaccins doivent être administrés au moins 30 jours avant le départ pour être efficace. Il faut donc anticiper cette question.

Les moustiques

Loin devant les requins ou les serpents, les moustiques sont les animaux les plus mortels pour l’Homme.

Si le paludisme (malaria) fait surtout des ravages dans les populations pauvres, il reste dangereux dans de nombreux cas : enfants en bas âge, femmes enceintes, personnes affaiblies par une autre pathologie.

Les traitements préventifs varient en fonction des zones visitées et des durées de séjour. N’hésitez pas à consulter un médecin spécialisé avant votre départ si vous vous rendez dans des zones infectées.

Avec l’intensification des échanges internationaux d’autres maladies transmises par les moustiques deviennent de plus en plus fréquentes : chikungunya ; dengue ; zika. Contrairement au paludisme, il n’existe pas de traitement préventif pour ces maladies.

Dans tous les cas, la meilleure protection reste la prévention contre les piqures. A ce niveau, la principale difficulté sera de ne pas baisser la garde sur la durée. Si vous partez avec des enfants, redoublez de vigilance, ils sont plus fragiles en cas de crise.

L'eau

L’eau reste un problème dans de nombreuses régions et le sera peut-être encore plus dans les années à venir.

En cas de doute, ne pas hésiter à utiliser de l’eau en bouteille, y compris pour se brosser les dents ou laver des aliments. La qualité de l’eau pouvant varier d’un quartier à l’autre n’hésitez pas à vous renseigner auprès d’un médecin local ou du consulat dès votre arrivée.

Si nécessaire, vous pouvez avoir recours à des procédés de purification de l’eau. Les principaux sont décrits sur le site du CIMED.

Les épidémies

La crise de la Covid-19 nous oblige tous à connaître le fonctionnement des épidémies, les risques pour les expatriés et les précautions à prendre quand elles se déclenchent.

Pour une information précise géographiquement et à jour, consultez régulièrement :

- Les fiches du Comité d’Informations Médicales, le CIMED sur cimed.org. C’est un service du ministère des affaires étrangères. Vous apprécierez particulièrement ses fiches par pays.
- Le site du Ministère des Affaires Etrangères, avec notamment la possibilité de s’inscrire pour être averti en temps réel de l’évolution des risques sur votre région.
- Le site de l’Institut Pasteur de Lille.
- le site service-public.fr.

Les accidents de la route

On a tendance à oublier ce risque mais il présente une part importante des accidents pour les expatriés.

Conduire à l’étranger : Grâce aux conventions internationales, nos permis français peuvent souvent être échangés contre des permis locaux. Cela veut dire que l’on a le droit de conduire mais pas forcément que l’on saura conduire correctement dans un nouveau pays. Ca peut être idiot mais quelques cours de conduite dans une école locale et la lecture du code de la route local éviteront souvent de nombreux coups de klaxon ou même des accidents.

Motard à l’étranger : Dans de nombreux pays, la moto est un moyen de transport à très haut risque compte tenu d’un réseau routier, de la circulation et d’habitudes totalement inadaptées. En cas d’accident votre statut d’expatrié ne plaidera pas forcément en votre faveur, surtout si le fautif n’est pas assuré. Il préfèrera certainement fuir que vous porter assistance

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Déjà enceinte ?
Un projet de bébé ?

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Où et quand se faire soigner ?

Avant de partir

Pour éviter d’avoir à courir chez le médecin dès votre arrivée plusieurs précautions simples sont à prendre.

Renouvelez vos traitements : Vos ordonnances ne seront certainement pas valables dans votre pays d’expatriation. N’hésitez donc pas à renouveler vos traitements pour 3 ou 6 mois, juste avant votre départ.

Faire des bilans de santé : Autant partir en ayant une idée précise de votre état de santé et en mettant éventuellement en place des traitements préventifs. N’hésitez pas à faire des bilans sanguins, dentaires et optiques avant de partir.

Faut-il refaire vos lunettes avant de partir ?

Si vous avez une bonne mutuelle renouvelez vos équipements avant de partir. Ca vous évitera d’avoir à prendre une assurance santé expatrié incluant de dentaire et l’optique. Ces formules sont efficaces mais chères.

Les opticiens français sont parmi les plus chers du monde. Dans toutes les grandes villes vous trouverez des opticiens de qualité utilisant les mêmes techniques et produits que les opticiens français, souvent à des prix beaucoup plus avantageux. Dans de nombreux pays ils sont mêmes formés à établir eux-mêmes les mesures concernant votre vision et les corrections.

Faut-il entamer des travaux dentaires avant de partir ?

Il faut bien-sûr traiter tout ce qui est urgent ou qui peut relever de la prévention. Ca évitera d’avoir à traiter une rage de dent dans les premières semaines de votre installation.

La question se pose par-contre pour les prothèses dentaires et la réponse dépendra de votre pays d’accueil. Dans de nombreux pays d’Europe de l’Est, d’Afrique du Nord ou d’Asie, les prothèses dentaires sont de grande qualité pour un coût nettement inférieur à celui de la France. Si la situation le permet, il vaudra donc peut-être mieux attendre d’être sur place pour entamer les travaux.

Trouver un médecin sur place

Si vous cherchez un médecin qui parle français ou anglais vous pouvez consulter les services du Consulat le plus proche.

Dans de nombreux pays, ces médecins exerceront en secteur privé ou même dans des structures dédiées aux clients étrangers. Les prix y sont libres et donc souvent très chers.

Si vous avez souscrit une assistance rapatriement, le service d’assistance doit pouvoir vous orienter rapidement vers un médecin.

Dans certains pays, si vous bénéficiez de la protection sociale locale ou d'une assurance locale, vous pouvez ne pas être libre du choix de votre médecin. Rapprochez-vous pour cela de votre caisse de sécurité sociale locale. L’assurance santé expatrié vous libérera de cette contrainte.

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Les téléconsultations

C’est un secteur qui a énormément évolué depuis la crise du covid. Tous les assureurs expatriés incluent maintenant ce type de services. Il s’agit-là de réelles consultations médicales avec des médecins généralistes ou spécialistes.

Ces consultations peuvent avoir lieu sans rendez-vous pour des urgences légères mais il s’agit plus généralement de consultations sur rendez-vous. Vous vous inscrivez via l’application smartphone ou le site internet de votre assureur et vous prenez rendez-vous avez le professionnel de santé de votre choix. La consultation se fera par visio-conférence sécurisée.

Pour ces services, les assureurs travaillent avec des sociétés spécialisées qui ont recours à des équipes de médecins salariés mais surtout à des médecins qui exercent en libéral et qui feront leurs consultations depuis leur cabinet.

Ces médecins pourront analyser des résultats d’analyses ou d’examens que vous aurez faits sur place. Ils pourront établir des prescriptions de médicaments. S’ils ne peuvent exécuter un acte qui nécessite une présence physique, ils pourront vous orienter au mieux en fonction de votre pays de séjour.

S'expatrier avec un problème de santé

Le remboursement des frais médicaux

Il ne faut malheureusement pas hésiter à attaquer cette question de manière directe car elle peut conditionner réellement la faisabilité même de l’expatriation.

Si vous comptez vous expatrier dans un pays dont le système de remboursement des frais médicaux n’est pas généralisé ou ne prend pas correctement en charge votre pathologie, la question même de votre expatriation devra peut-être être revue.

De nombreuses pathologies chroniques peuvent rester bénignes si elles sont correctement suivies et traitées (cholestérol, hypertension, diabète léger). Le souci est que ce suivi et ce traitement ont un coût. Ce coût peut être :
- Elevé mais masqué par le système français de prise en charge à 100% des affections de longue durée ;
- Modéré mais quand même certain, régulier et long.

S’il peut être supporté par un système social obligatoire et universel tel que la Sécurité Sociale, il est plus difficilement gérable pour un assureur privé qui ne peut pas contraindre tous les expatriés à cotiser indéfiniment chez lui.

Certains pays qui disposent d’un système de santé universel efficace, conditionnent l’attribution des visas de longues durées à des examens médicaux. C’est le cas notamment de l’Australie et du Canada qui ne souhaitent pas attribuer de visas à des personnes qui peuvent être une charge financière pour leur communauté.

Les questionnaires de santé

Tous les assureurs santé pour expatriés soumettent ainsi la souscription de leur contrat à un questionnaire de santé. S’il n’est pas vierge, le Médecin Conseil de l’Assureur pourra demander des éléments complémentaires fournis par l’assuré ou par son Médecin Traitant pour étudier plus finement le dossier.

Les conséquences pourront être :
- une acceptation totale des garanties au tarif prévu ;
- une acceptation totale des garanties avec une majoration de cotisation ;
- une acceptation au tarif prévu mais avec une exclusion de la pathologie déclarée et de ses suites ;
- un refus total de garantie.

Compte tenu des contraintes de gestion liées au secret médical et des allers-retours de courriers, ces dossiers peuvent prendre entre 1 et 5 semaines à être régularisés.

Il faudra donc anticiper et commencer la procédure 4 à 6 semaines avant le départ pour être tranquille.

Attention : Ces questionnaires concernent tous les membres de la famille qui doivent être assurés.

Les garanties incapacité et invalidité

Si la pathologie peut entraîner des périodes d’arrêt de travail fréquentes ou longues, attention au droit du travail du pays d’accueil.

Dans la plupart des cas, il est moins protecteur que celui auquel nous pouvons être habitués et un employeur pourra certainement licencier facilement une personne qu’il jugera trop absente. Et dans ce cas, quelle sera votre indemnisation ?

Le système social du pays d’accueil prévoit-il des prestations de maintien de salaire ou des rentes d’invalidité satisfaisantes ?

Si ce n’est pas le cas il faudra souscrire des garanties individuelles mais elles seront soumises aux mêmes règles d’acceptation médicale que pour les remboursements des frais de santé des expatriés et les conditions pré-existantes seront exclues.

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Pourquoi un questionnaire de santé ?
Comment s'assurer avec des conditions pré-existantes ?

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